Lieux et Portraits












LA MER NERUNEENNE


THULAN

PRINCIPALES ILES

LES MONTS DE LA LYRE


ORAK-DÛM ET SES ENVIRONS

La cité d'Orak-Dûm est un joyau de l'architecture naine, juchée sur un sommet des Monts de la Lyre, au nord du Desquière. Ce massif montagneux est depuis des temps immémoriaux le siège d'une importante communauté de Nains. Trois clans principaux s'y développent en rivalité, isolés les uns des autres par des dizaines de kilomètres qui, dans ce paysage de reliefs enneigés, équivalent à plusieurs jours de marche. Le clan Azbar gouverne Orak-Dûm, le clan Forek étend son emprise sur Orak-Ghida et, enfin, le clan Marsui occupe le trône d'Orak-ad-Gorak. Ce sont donc pas moins de trois villes majeures, reliées par les pistes de caravanes, qui contrôlent ce territoire reculé. Parmi elles, Orak-Dûm est sans doute la plus magnificente. C'est aussi la plus accessible depuis le Desquière, car située à une altitude raisonnable de 800 mètres, et elle compte une population composée pour 10% d'être humains .Non loin de ses remparts fut élevée le Temple des Nuages, monument érigé à la déité double Gorak-Sholtar, syncrétisme entre les religions naines et humaines. Ceux qui le prient espèrent la clémence du Ciel, pluie arrosant les semailles, vents favorables pour la navigation, ou simplement la douce régularité des saisons.

Orak-Dûm est une cité semi-souterraine dont les bâtiments massifs et anguleux flattent la vue d'en bas. Elle possède de nombreux hôtels dans ses caravansérails recouverts de neige. Les acheteurs, parfois venus de loin, la visitent pour ses pierres précieuses ou semi-précieuses tirées de la mine toute proche, surtout la verte malachite qui y abonde, mais également améthyste et rubis. Les Nains qui en font le commerce sont en général attaché à la Guilde des Joailliers qui cimentent les trois royaumes. Une certaine habitude de pèlerinage s'est aussi installée autour du culte de Gorak-Sholtar. Les aubergistes en tirent profit et proposent toutes sortes de colifichets ou amulettes au vertu magique, taillés dans la pierre locale et bénie par le clergé du dieu.

Les moines du Temple des Nuages sont en eux-mêmes une attraction. Ils se reconnaissent dans la rue à leur habit de toile, leur ceinture d'étoffe blanche, leur crâne rasé et leur silhouette souvent émaciée. Les cénobites paraissent d'ordinaire absents aux réalités de ce monde. Ils lévitent au-dessus du sol, à quelques centimètres de celui-ci, ce qui démontre leur harmonisation avec le Ciel. Plus un un religieux flotte haut et plus il est proche de l'osmose parfaite avec son dieu. Ce n'est pas le cas des novices ni des postulants qui ne sont pas encore admis et n'ont donc pas prononcé leurs voux. Le pèlerin averti sait qu'il ne faut pas déranger les moines en interrompant leur méditation, surtout s'ils ont déjà atteint une certaine hauteur. On les rencontre au Temple aussi bien qu'en ville car il est inhabituel qu'ils dorment dans le lieu où ils officient. Ils peuvent être mariés mais n'ont pas le droit d'acquérir de biens et subissent de nombreux interdits alimentaires. Notamment, la viande est complètement exclue de leur régime. Cela limite leur alimentation à quelques plantes sauvages et à quelques tubercules, car les Nains ne cultivent guère la terre, réservant leur appétit pour leurs troupeaux de mouflons grogneurs (une variante du mouton adaptée au milieu escarpé) et aux insectes, y compris géants, qu'ils prélèvent dans leurs tunnels.



ALENFORT


LA FAMILLE ROYALE D'ALENFORT

La lignée qui conduit actuellement le Royaume, ne semble pas remonter à plus de deux générations. Lors de l'Episode 1.3, nos héros en découvrent la raison.

Son premier représentant est Flec le Grand. Autrefois Premier Capitaine des Chevaliers Mesniers, il a trahi ceux-là même qu'ils étaient censés défendre.
Cette dynastie originelle gouvernait Alenfort depuis le Lonnesan. Elle y déployait ses fastes sur l'île-capitale d'Eauxbelles, qui était un grand port de commerce, ayant poussé ses ramifications jusque sur le continent (le phare d'Eauxbelles, si éloigné du centre-ville, en est la preuve).
Avec le concours du magicien royal Sinistro, Flec, qui était alors simplement « de Bors » s'empara de la Couronne. Il mit la capitale à feu et à sang, combattit les loyalistes et fut victorieux dans le Lonnesan. Afin d'effacer les traces de son forfait, il en rasa les châteaux et laissa la forêt gagner sur les ruines de la civilisation.
Mais ce ne fut pas tout. L'enchanteur Sinistro décrêta, par ses sortilèges, un véritable interdit sur l'époque précédant l'usurpation. D'abord, il condamna l'île d'Eauxbelles en faisant croître la vase dans ses rivages, en y invitant Sahuagins et crocodiles. Il semble même qu'en détournant le lit du Radigue, il inonda tout le Sud du pays en créant les Marécages de Zlurg - qui le séparent efficacement de la belliqueuse Monturie. Ensuite, il s'attaqua à tous les objets mémoriels, pièces, bustes, parchemins d'où il extirpa les références aux anciens monarques. Cette entreprise universelle de « damnatio memoriae » s'immisça jusque dans les esprits ; elle éradiqua tout souvenir d'un ordre différent.

Flec régna en souverain autoritaire. Il déplaça la capitale à son opposé géographique : au Nord, sur le site d'Avontry, riche cité de Grandsvents. Il avait toujours la main lourde lorsqu'il s'agissait de punir ses vassaux récalcitrants. Il oubliait facilement ses engagements ou les droits concédés. C'est ainsi que l'unité d'Alenfort fut restaurée.

D'une autre côté, nombreuses furent les puissances locales qui en pâtirent. Flec en profitait pour caser ses affidés :
Il confia le Lonnesan à l'ancêtre de Ragon le Fruste, qui l'avait secondé dans sa rébellion.
Il y a des chances pour que l'Emersan fut concédé de la même manière, à son autre complice, le magicien Sinistro.
Plus tard, pour régir La Curie, il imposa le nom de son cadet, Raoul.
Enfin, son aîné, Léon, éprouva ses idées politiques sur le comté de Grandsvents. Il était appelé à devenir roi.

Lorsque Flec mourut d'une fluxion de poitrine, Léon lui succéda. Bien que n'ayant pas la force morale de son père, il en partageait son astuce et l'absence de frein moral.
Léon s'illustra par ses intrigues, notamment lorsqu'il fit un procès au comte Tristan, lui retira Bargalle, et l'offrit à Roussel qui avait son estime. En cela, il plaçait ses pions comme le lui avait enseigné son père.
Il existât toujours une certaine rivalité entre les frères issus du sang de Flec. Le cadet, Raoul, semblait plus capable sur le terrain et s'illustra particulièrement à la guerre. Il endossa le rôle de bras armé du Roi. Par ses succès, il se gagna le surnom de Lion Véritable qui, bien sûr, devait déplaire à ce dernier (Léon = lion) .

Léon partageait avec Raoul un goût immodéré pour le sexe faible. Il épousa une riche héritière de Grandsvents nommé Radegonde.
Celle-ci lui donna trois enfants :
Loup, l'héritier, aujourd'hui perdu en mer.
Angélique, au coeur de troubadour, qui était toujours par monts et par vaux, comme son frère.
Conon enfin, dit « le Simple », parce qu'il donnait l'impression d'un entendement limité.

A la disparition de Loup, le Roi commença à s'inquiéter de sa perpétuation.
Que ce soit involontaire ou par calcul, un enfant naturel lui fut donné par une femme de chambre : Aloys.
Léon semblait porter un amour sincère à sa compagne, Rosamonde. Son épouse, au contraire, ne lui valait plus que du ressentiment. Il l'écarta jusqu'au point qui paraissait convenable.
Angélique et Conon souffrirent du rapprochement de leur père avec une autre famille. Néanmoins, celui-ci montrait pour eux un attachement tout aussi marqué. Ils ne purent qu'accepter la place à laquelle leur mère avait été reléguée.

A la fin de l'Episode 1.4, Faune le Docte est choisi comme régent. D'après les voeux paternels, son fils Aloys sera légitimé et le remplacera, mais il n'a que 3 ans. Il semble que Faune ne soit autre que Sinistro, le même personnage se présentant comme sa descendance.
Lors de l'Episode 1 .5, Angélique contacte l'Au-delà et invoque l'âme du Grand Flec. Interrogé sur ses liens avec Sinistro, il décrit un personnage acrimonieux, un allié devenu embarrassant, qui ne cessait de quémander ses rétributions.



SUBDIVISIONS DU ROYAUME

Le Royaume d'Alenfort se compose de sept comtés. Six d'entre eux sont gouvernés par de grands vassaux, qui agissent au nom du Roi, auquel ils ont prêté serment d'allégeance. Le septième comté est détenu en propre par lui.
Il est encadré par des limites naturelles :
Au Nord, les Monts Souscayets le séparent du Carliège. On dit que les dragons aimaient s'y réfugier et, contre certaines protubérances de la roche, frottaient leurs écailles qu'ils perdaient en abondance.
Au Sud, les Marécages de Zlurg le coupent de la Monturie, pourtant ennemi de longue date. Il semble qu'à une époque pas si ancienne, le terrain était praticable et les cavaliers de Monturie lançaient des expéditions meurtrières à destination d'Alenfort.
A l'Ouest, la Mer Nérunéenne est considérée comme une étendue d'eau mortelle. Son nom lui vient d'un étrange peuple marin, les Nérunéens, qui jadis accostèrent et établirent une ligne de commerce régulière. Puis, un jour, ils cessèrent tout trafic.
A l'Est, la région qui borde le Desquière est plus ouverte. Toutefois, au Sud-Est, un large quadrilatère est une zone de non-droit, semi-désertique, hanté par des pillards à la peau verte : les Hauts de Bargalle. Les comtés de la Curie et de Bargalle ont fort à faire pour contenir leurs poussées.

GRANDSVENTS

Il s'agit de ce qu'on nomme « le domaine royal ». Ce comté n'a pas été remis en fief. Il est administré par la main du Roi. Sa capitale, qui est aussi celle du Royaume, s'appelle Avontry. Grandvents compte aussi avec les subdivisions de ses propres vassaux, mais ceux-ci ont une relation sans intermédiaire avec le souverain.
Les drapeaux de Grandsvents reprennent les motifs royaux : de gueules à lion de sable (rouge avec un lion noir).
C'est de Grandsvents qu'est également originaire la famille maternelle d'Angélique. Son oncle, Girart Courtevue, possède un château à proximité des Monts Souscayets.

LA CURIE

La gestion de La Curie a été déléguée par le Roi à son frère Raoul. Ce fief est détenu de manière non héréditaire si bien qu'à la mort du seigneur, le Roi pourra désigner un nouveau bénéficiaire. De toute façon, Raoul n'a pu avoir d'enfant avec ses épouses successives. La dernière en date est la jeune et jolie Mélissande. La ville principale s'y nomme Juniville et les armoiries de Raoul, qui auraient pu être simplement celles de son frère, en sont inspirées : d'azur à lion d'or (bleu avec un lion jaune).

LE HAUT-RADIGUE

Le Haut-Radigue appartient à la famille du comte Mayeul, qui la tient en fief héréditaire du Roi. Les armoiries de cette dynastie sont parties d'azur et d'or (bleu et jaune). Le comté a emprunté son nom au fleuve Radigue qui le traverse. Il est le rival de son voisin du sud, le Bas-Radigue. La gestion commune du fleuve est prétexte à de nombreuses polémiques. Sa capitale est Héribart.

LE BAS-RADIGUE

Le Bas-Radigue a été remis en fief permanent à la famille d'Amaury. Celle-ci nourrit une rancune tenace envers celle de Mayeul, qui gouverne le Haut-Radigue. Son écu est parti de sinoples et d'argent (vert et blanc)
Comme attendu, la province tire son nom du fleuve éponyme. Sa capitale est Visy.

BARGALLE

Bargalle appartenait autrefois aux aïeuls du comte Tristan. Accusé par le Roi Léon de félonie, c'est-à-dire d'avoir bafoué le serment vassalique, le comte devait subir un humiliant procès, dont il se savait perdant d'avance. Plutôt que de renoncer à ses droits, il est entré en conflit envers avec le Roi, ce qui a justifié une intervention militaire. Le Roi s'était attaché la loyauté d'un chevalier Roussel, au départ de l'entourage de Tristan. Roussel permit à l'armée royale de s'emparer du comté sans essuyer de nombreuses pertes. En récompense, le Roi lui a confié la gestion du domaine, de manière non héréditaire.
Le Bargalle est un comté perpétuellement dressé sur le pied de guerre. Il partage une frontière avec les Hauts de Bargalle. Ces terres désolées appartiennent nominalement au royaume voisin de Desquière. Elles sont pourtant laissées à l'abandon, déchirées par les ravages de plusieurs bandes de Peaux-Vertes, qui mènent des raids jusqu'à Alenfort.
Roussel a efficacement repoussé ces seigneurs de la guerre vers l'Est. Il conduisait personnellement l'armée jusqu'à recevoir sa charge comtale. Établi en son château de Ronceliant, il y a déployé les couleurs de sa famille, les fanions écartelés de gueules et d'argent à coeur de sable (coupé en quatre parties, rouges et blanches, avec un coeur noir au centre).

L'ERMESAN

L'Ermesan est placé sous le joug héréditaire de Faune le Docte. Le comte a adopté pour armoiries le sable aux deux léopards d'or. On ne lui connaît qu'un ancêtre, son père, le magicien Sinistro. La précédente dynastie de l'Ermesan semble avoir été effacée des mémoires.
Le comte s'entoure de mystère et ne sort qu'accompagné de deux panthères, qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. Cet animal était inconnu à Alenfort avant que Faune ne l'y importe, de même que les chats n'y existent pas. Il se compare toutefois aux lynxs qui peuplaient certaines de ses forêts.
Il s'agit du comté dont on entend le moins de nouvelle. Son maître y est réputé pour ses méthodes discrètes mais autoritaires. Ses espions, les Corbeaux, laissent traîner leurs oreilles par tous les lieux publics. Les agitateurs, d'ordinaire, disparaissent au lieu d'être capturés. La capitale de l'Ermesan est Lyx.

LE LONNESAN

Le Lonnesan, tout comme l'Ermesan, est empreint d'une certaine note de magie désuète. Cette province, qui est la plus grande de toutes, a une faible densité de population. Elle est parsemée de ruines monumentales, qui semblent racontées sa grandeur d'autrefois. Mais de cette civilisation perdue, il ne reste rien dans les coutumes des autochtones. Au contraire, réputés sauvages, ils commercent peu avec les autres provinces.
Le comte en charge de ces terres héréditaires est Ragon le Fruste. Il ne se présente à la cour du Roi que contraint et forcé. Pour le reste, il veille sur sa province à la manière querelleuse d'un chef de clan.
La forêt de Lonne couvre l'essentiel de sa superficie à l'Ouest. Le fleuve Radigue la traverse et se déverse dans un immense delta au Sud. Toute cette bande est connue sous le nom de Marécages de Zlurg. Il semble que le bourbier n'ait pas toujours existé. En effet, la mémoire collective retient que la Monturie, située en bordure, attaquait fréquemment le Lonnesan. Or, les Marécages jouent aujourd'hui le rôle d'un rempart infranchissable.
Ragon occupe la ville de Ravinelle qui ressemble plus à un groupement de villages qu'à son équivalent ailleurs. Son peuple, qui n'est pas de bâtisseurs, lui a élevé une forteresse de bois. Seule concession apportée aux coutumes du pays, il a adopté des armoiries : tranché d'or et de gueules (coupé en diagonale de la gauche vers la droite, avec en haut à droite du jaune et en bas à gauche du rouge). Toutefois, le Lonnesan n'a pas de chevalerie et n'est jamais représenté dans les tournois.




Les oeuvres suivantes, relevant du domaine public, sont entrées dans la composition de cette page:
En début de page, de la gauche vers la droite: Mönch auf dem Weg zur Botzeit d'Edouard von Grützner (1846-1925), Falstaff et son page (1867) d'Adolf Schrödter et un mendiant extrait d'un tableau de Vassily Ivanovitch Surikov, La boyarine Morozova (1887).
Les sections de texte sont séparées soit: par un traîneau extrait et adapté d'un tableau de Boris Kustodiev, Mardi de Maslenitsa (1916) ; par des casques d'armure complète, tirés de Trois Etudes de Heaumes, des aquarelles réalisées par Albrecht Dürer en 1514 ; par un paysage gourmand, Nature morte au jambon d'Anne Vallayer-Coster (1767) ; par un renard tiré de La Chasse au renard de Winslow Homer (1893).